18 juin 2025

Menacée de mort après ses matchs, Katie Boulter révèle l’enfer glaçant des parieurs

Lors d’une interview accordée à la BBC, Katie Boulter a levé le voile sur une réalité glaçante : la joueuse britannique subit depuis plusieurs saisons des insultes et menaces d’une violence inouïe de la part de parieurs mécontents. Son témoignage, relayé par l’émission, sonne comme un cri d’alarme sur une dérive croissante qui touche de plus en plus de tennistes, professionnels ou en devenir.

Des menaces hallucinantes et ciblées

Au cours de la saison sur terre battue, Katie Boulter a reçu des messages d’une rare cruauté :

  • Un internaute lui a souhaité « que tu aies un cancer ».
  • D’autres lui ont promis de profaner la tombe de sa grand-mère si elle ne décédait pas rapidement.
  • Certains compliments post-victoire se sont transformés en hurlements de colère : « Va en enfer, j’ai perdu l’argent que ma mère m’avait envoyé ».

Ces attaques, parfois diffuses après un succès, semblent émaner de parieurs ayant misé contre elle, démontrant à quel point l’anonymat des réseaux encourage l’expression du pire.

Un phénomène en forte augmentation

Selon le programme Threat Matrix, mis en place conjointement par l’ITF et la WTA, près de 8 000 messages à caractère violent, offensant ou menaçant ont été recensés en 2024, destinés à 458 joueurs et joueuses via leurs comptes sociaux. L’origine de ces agressions ? Majoritairement le monde des paris sportifs, où l’argent engendre frustration et violence verbale.

À l’ère du streaming instantané et des mises en ligne immédiates des scores, la proximité entre le résultat sportif et le portefeuille des parieurs s’est accentuée. Le moindre break perdu devient soudain l’objet d’invectives sans filtre.

Impact sur la santé mentale des joueurs

Pour un athlète de haut niveau, la concentration et la sérénité sont des armes essentielles. Or, l’explosion de la haine en ligne peut déclencher :

  • Des crises d’anxiété avant et après les matchs.
  • Des attaques de panique, liées à la peur de rencontrer un harceleur « dans les parages ».
  • Un stress constant, générant insomnies et baisse de performance.

Katie Boulter explique que cette pression additionnelle peut devenir insupportable, surtout pour les joueuses et joueurs les plus jeunes, parfois démunis face à cette vindicte.

Stratégies de protection et de résilience

Fort de son expérience sur le circuit et de plusieurs saisons passées à gérer la pression, voici quelques conseils pour limiter l’impact des menaces en ligne :

  • Mettre en place des filtres de mots-clés sur les réseaux sociaux pour éviter la lecture impulsive des messages offensants.
  • Limiter les heures de connexion après un match pour laisser le temps au mental de se déconnecter.
  • Conserver un cercle de confiance (coach, psy, proches) pour partager l’impact émotionnel et relativiser.
  • Signaler systématiquement les contenus haineux aux plateformes et, si nécessaire, porter plainte auprès des autorités compétentes.

Le rôle des instances et des médias

Pour enrayer ce fléau, la mobilisation ne peut se faire qu’à plusieurs niveaux :

  • L’ITF et la WTA doivent renforcer la surveillance des comptes à risque et renforcer les sanctions contre les auteurs de harcèlement.
  • La mise en place d’un dispositif d’assistance psychologique financé par les fédérations permettrait d’accompagner les victimes dès le premier signalement.
  • Les médias et commentateurs ont la responsabilité d’évoquer ces dérives et d’alerter les autorités sportives et judiciaires pour faire évoluer la législation.

Astuces pour préserver son équilibre mental

Au-delà des mesures institutionnelles, chaque joueur ou joueuse peut agir au quotidien :

  • Intégrer des séances de sophrologie ou de méditation dans la préparation mentale pour gérer le stress.
  • Pratiquer des exercices de respiration (technique 4-7-8) pour retrouver rapidement son calme après un épisode de panique.
  • Établir une routine numérique : plages horaires sans smartphone ni réseaux sociaux pour se recentrer sur l’entraînement et le repos.
  • Collaborer avec un psychologue du sport, habitué à traiter les problématiques de harcèlement en ligne.

En partageant publiquement son expérience, Katie Boulter espère lancer une prise de conscience : montrer que derrière chaque post haineux se cache une personne de chair et de sang, et que la réussite sportive ne devrait jamais être punie par la violence.

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