Choc à Wimbledon : après son exploit à Roland-Garros, Boisson éliminée dès les qualifs !

Un exploit inoubliable au cœur de Paris

En mai dernier, Lois Boisson a marqué les esprits en obtenant un Trophée des surprises au Roland-Garros : wild-cardée, cette jeune tricolore alors 361ᵉ mondiale a ébranlé le tableau féminin en s’offrant deux Top 10 – Jessica Pegula puis Mirra Andreeva – avant de chuter en demi-finale. À 19 ans, elle a prouvé qu’elle possédait une maturité et une palette de shots digne des plus grandes. Pourtant, moins d’un mois après son feu d’artifice sur la terre battue parisienne, l’histoire s’est arrêtée brutalement à Roehampton.

La rude transition vers l’herbe londonienne

Passer de la terre battue à l’herbe constitue l’un des chocs techniques les plus redoutés du circuit. À Roland-Garros, Boisson a pu s’appuyer sur sa capacité à dérouler de lourdes rotations liftées et à user physiquement ses adversaires. Sur gazon, le revêtement rapide et glissant impose :

• Des frappes plus rasantes et plates pour éviter un rebond imprévisible.
• Une préparation physique spécifique, axée sur la stabilité latérale et la réactivité du bas du corps.
• Un ajustement tactique vers le jeu de volées et les changements de rythme.

Privée de statut direct dans le tableau final de Wimbledon, elle a dû s’aligner dès les qualifications. Tête de série numéro 1, Boisson portait les espoirs de tous les passionnés de tennis français pour une troisième participation en Grand Chelem.

Retour sur la rencontre face à Carson Branstine

Pour son premier match sur gazon, Lois affrontait la Canadienne Carson Branstine, joueuse puissante et déjà rompue aux exercices de pré-Wimbledon. Le score final en trois manches (6-2, 6-7(1), 6-4) reflète une opposition âpre et équilibrée :

• 1ᵉ set (2-6) : Boisson a souffert face à la claque de fond de court de Branstine et a longtemps subi sur sa mise en jeu, concédant trop de fautes directes.
• 2ᵉ set (6-7(1)) : la Française a resserré son ratio premières balles et varié davantage avec des slices bas, décrochant quelques opportunités de break. Hélas, elle a craqué dans le jeu décisif, ne cumulant qu’un point face à l’agressivité adverse.
• 3ᵉ set (4-6) : l’intensité physique a atteint son comble. Boisson a sauvé deux balles de match au retour, avant de céder sur un ultime passing de coup droit. Les jambes moins fraîches et l’absence d’habitude sur gazon ont fait la différence.

Sur le plan technique, on a noté :

• Une prise de balle trop haute, propice au KO sur ce revêtement.
• Un service manquant de variations (slice, kick) pour déséquilibrer la réception adverse.
• Des tentatives de monter au filet, mais sans l’assurance nécessaire pour conclure les points.

Les points forts à consolider

Si son incroyable quinzaine parisienne reste dans toutes les mémoires, Boisson doit désormais s’adapter à tous les sols. Son potentiel est indéniable, mais pour briller sur herbe, Julien, avec son œil d’ancien -2/6, recommande de travailler :

• Le slice de revers : indispensable pour abaisser la balle et la faire glisser sous la jambe de l’adversaire.
• La variation de services : insérer le kick et le slice, voire le corps, afin de ralentir l’impact et de gêner la prise de balle.
• Le jeu en aveugle : approcher le filet dès que possible, car la précision au demi-volée peut faire basculer un point.
• La mobilité latérale : développer la capacité à chasser une balle rasante sans être déstabilisée par la faible adhérence.

Sur le plan mental, il faudra canaliser la pression inhérente au statut de tête de série et user de routines capables de réguler l’émotion, tout comme elle l’a fait sur la terre battue à grands traits d’explosivité et de confiance.

Regarder vers les prochains rendez-vous

Bien que Wimbledon ait tourné court, le parcours de Lois Boisson constitue une rampe de lancement exceptionnelle. Prochaine étape : les tournois sur herbe de préparation – Nottingham, Eastbourne ou même le WTA 250 de Bad Homburg. Chacun représente une occasion supplémentaire de s’habituer à ce revêtement. Les enseignements du choc face à Branstine pourront servir de boussole pour affiner son plan de jeu.