14 août 2025

Tsitsipas jette Ivanisevic : la raison secrète qui pousse le prodige à revenir chez son père

Un duo prometteur avorté

Après moins de deux mois de collaboration, Stefanos Tsitsipas et Goran Ivanisevic mettent un terme à leur association. L’annonce, relayée par une story Instagram du Grec, a surpris de nombreux observateurs : « Travailler avec Goran a été une expérience brève mais intense et un chapitre vraiment précieux de mon parcours », a déclaré Tsitsipas. Malgré le palmarès impressionnant du Croate – champion de Wimbledon en 2001 et coach de Novak Djokovic –, l’alchimie n’a pas pris entre le numéro 1 grec et l’ex-serveur-volée légendaire.

Les raisons d’une séparation rapide

Plusieurs facteurs techniques et humains expliquent cet échec. D’abord, l’approche très directe et parfois brusque d’Ivanisevic ne correspondait pas au tempérament sensible de Tsitsipas. Quelques jours après la défaite au premier tour de Wimbledon, Ivanisevic lâchait des propos cinglants : « Je n’ai jamais vu un joueur dans une condition physique aussi mauvaise. Avec ce genou, je suis trois fois plus en forme que lui. » Ces critiques publiques ont sans doute fragilisé la confiance du Grec et créé un climat de tension dans l’équipe.

Ensuite, les différences en matière de méthodologie d’entraînement ont fait surface. Goran privilégie un travail axé sur la puissance du service et la prise de filet, tandis que Tsitsipas reste attaché à un jeu basé sur la mobilité, la construction de points et la variété tactique. La conciliation de ces deux visions a probablement généré des incohérences dans la préparation physique et technique.

L’impact sur la préparation physique et la technique

Sur le plan physique, Tsitsipas traverse une période délicate depuis plusieurs mois, notamment à cause de douleurs récurrentes au genou. Un joueur de son calibre a besoin d’un suivi médical et d’une planification rigoureuse pour préserver son corps au fil des tournois. Or, le modus operandi d’Ivanisevic, axé sur l’intensité la plus élevée possible, a pu accentuer le risque de blessure.

Techniquement, l’Italien d’adoption a souhaité moderniser son service-volée grâce aux conseils du Croate. Mais se lancer dans une refonte partielle du geste au milieu de la saison, en pleine préparation de la tournée américaine, s’est avéré contre-productif. Le timing d’ajustement d’un geste aussi décisif que le service demande une période d’incubation plus longue que celle dont dispose un joueur au cœur d’un cycle de grand chelem.

Retour à la « voix unique » : l’influence d’Apostolos

Dans son post Instagram, Stefanos ne cachait pas son intention de se tourner vers une nouvelle option : « Je vais revenir travailler avec mon père, Apostolos. » Ce choix s’inscrit dans la continuité de ses précédentes collaborations familiales, qui lui ont souvent permis de trouver stabilité et cohérence dans sa progression.

Pour un joueur du circuit, disposer d’une « voix unique » – un coach principal qui coordonne tous les intervenants (préparateur physique, kiné, analyste vidéo) – est crucial. L’équilibre psychologique, la communication fluide et la vision à long terme s’en trouvent renforcés. Apostolos, en tant que figure paternelle et mentor historique, offre à Tsitsipas cette cohérence difficile à maintenir quand plusieurs égos sont en présence.

Enseignements pour les joueurs et leurs équipes

L’expérience Tsitsipas–Ivanisevic rappelle que la réussite d’un binôme coach–joueur ne repose pas seulement sur le palmarès de l’entraîneur, mais sur une alchimie complexe :

  • Alignement des objectifs : définissez ensemble un plan de développement à court, moyen et long terme.
  • Compatibilité des tempéraments : assurez-vous que la communication soit directe mais respectueuse de la sensibilité du joueur.
  • Intégration dans l’équipe technique : le coach principal doit coordonner les spécialistes médicaux et physiques sans créer de conflits de planning.
  • Flexibilité tactique : adaptez les méthodes d’entraînement au style de jeu du joueur plutôt que d’imposer un schéma figé.
  • La décision de Tsitsipas de revenir à un encadrement centré autour de son père montre aussi l’importance de l’environnement psychologique. Pour un athlète de haut niveau, le soutien familial et la stabilité émotionnelle sont souvent la clé d’une performance durable. Reste à voir si cette option ramènera le Grec dans le top 10 et l’aidera à retrouver la régularité qui lui a fait défaut ces derniers mois.

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