Il a tout gagné… mais Borg a frôlé la mort deux fois : son témoignage choc

Les confidences bouleversantes de Björn Borg
Dans son autobiographie Heartbeats, Björn Borg lève enfin le voile sur les années les plus sombres de sa vie. L’icône suédoise du tennis, sacré 11 fois en Grand Chelem entre 1974 et 1981 (cinq fois vainqueur à Wimbledon et six fois à Roland-Garros), avoue avoir frôlé la mort à deux reprises après son retrait prématuré des courts à 25 ans. Entre dépression, alcool, cocaïne et pilules en tout genre, l’ancien numéro 1 mondial décrit une descente aux enfers inattendue, loin des projecteurs.
À peine la raquette posée, Borg confie avoir « tout abandonné » : « Je n’ai plus fréquenté mes anciens partenaires de circuit, ni mes amis de toujours. Quand j’ai quitté le tennis, j’ai quitté toute ma vie. » Brisé par la pression et le vide laissé par le sport de haut niveau, il s’est retrouvé plongé dans un milieu festif sans limites, où la drogue procurait une sensation d’adrénaline comparable à la montée d’adrénaline sur un court.
Les deux overdoses qui ont failli lui coûter la vie
Le livre détaille deux épisodes d’intoxication aiguë, marquant à jamais la légende. Le premier survient en 1989 : « Je me suis réveillé à l’hôpital, intubé, sans souvenirs précis de ce qui s’était passé. Ma femme a trouvé le corps sans vie et a dû appeler les secours », écrit Borg. Le second incident a lieu quelques années plus tard, aux Pays-Bas, lors d’une réception en plein cœur de la nuit. Alors qu’il se rendait avec son père au club pour disputer une exhibition, il s’effondre sans prévenir :
- « Je ne me sentais pas bien, j’ai dit à mon père que je ne tiendrais pas le match. »
- « Le temps d’un battement de cœur, je me suis retrouvé allongé au sol. »
- « Le premier souvenir est l’hôpital, entouré de tubes, mon père près de moi, le visage empreint de déception et de tristesse. »
Les médecins lui ont alors annoncé qu’il avait frôlé la mort. Cet aveu, lourd de conséquences, brise l’image lisse du champion éternel et rappelle combien la transition après la carrière peut être périlleuse.
Analyse technique et psychologique
Sur le plan mental, Borg illustre l’importance de l’appartenance à un groupe et le risque d’isolement. Ancien joueur classé -2/6 et passionné par la dimension tactique du tennis, j’ai souvent observé combien la pression peut fragiliser l’athlète. Borg, habitué à maîtriser le court, n’a pas trouvé d’écho à son besoin de performance une fois débarrassé des balles jaunes et des gradins hurlants. Privé de cette adrénaline maîtrisée, il s’est tourné vers des stimulants artificiels.
D’un point de vue technique, on peut comparer cet état de manque à une rupture de rythme dans le jeu : lorsqu’un joueur perd son timing, sa concentration s’éparpille, le geste devient approximatif, l’efficacité s’envole. De même, sans repères, la vie hors du circuit a fait vaciller son équilibre intérieur, favorisant la dépendance.
Enseignements pour les passionnés de tennis
Les confidences de Borg offrent plusieurs leçons clés pour les joueurs amateurs et professionnels :
- Anticiper la transition : Préparer un projet professionnel ou personnel avant la fin de carrière permet de conserver un objectif motivant.
- Maintenir un cercle de soutien : L’entourage sportif, entraîneurs et partenaires d’entraînement, joue un rôle crucial pour éviter l’isolement.
- Surveillance psychologique : Reconnaître les signes de dépression et solliciter l’aide d’un spécialiste peut stopper la spirale destructrice.
- Gestion du stress : Des techniques de relaxation (respiration, visualisation) transposables au court limitent le recours aux substances.
Si Björn Borg n’a pas trouvé la parade à l’époque, son témoignage sert de vigilance pour toutes celles et ceux qui éprouvent un manque brutal après avoir raccroché la raquette. La passion du jeu et la solidarité du milieu tennis restent des ressources précieuses pour traverser ces moments critiques.
Aujourd’hui retiré de la dépendance et remis d’un cancer de la prostate opéré en 2023, Borg a renoué avec une vie plus paisible. Son expérience, bien que douloureuse, souligne l’importance de la résilience et de l’équilibre entre vie sportive et vie personnelle.