8 octobre 2025

Vous ne devinerez jamais comment ce Tunisien de 32 ans a bondi de la 504ᵉ à la 145ᵉ place ATP en un éclair !

Un parcours hors-normes à 32 ans

Jusqu’en 2025, peu de joueurs avaient connu une trajectoire aussi chaotique et spectaculaire que celle de Moez Echargui. Né en 1993, le Tunisien voit sa carrière prendre un tournant inattendu en passant du rang 504 mondial en début de saison au 145ᵉ aujourd’hui. Derrière cette ascension fulgurante se cachent des années de sacrifices, de blessures à répétition et une solide détermination à ne jamais renoncer.

De l’ingénierie américaine à la vie de pro en Europe

A peine majeur, Echargui quitte la Tunisie pour les États-Unis, où il suit un double cursus en ingénierie et en sciences informatiques tout en jouant au niveau universitaire. Ce n’est qu’à 22 ans, diplôme en poche, qu’il décide de se lancer pleinement dans le tennis professionnel. Faute de résultats immédiats, il enchaîne les tournois Futures et ITF, oscillant entre l’espoir et la frustration.

En 2022, sa vie bascule une nouvelle fois : sans ressources financières stables et privé de visa prolongé, il peine à s’entraîner. C’est au Quanta Club de Milan, sous l’égide du MXP Tennis Team, qu’il retrouve un encadrement capable de lui offrir visas sportifs et plan de travail sur mesure. Marco Brigo, directeur sportif, se souvient : « Quand nous lui avons demandé s’il voulait encore relever le défi à 31 ans, Moez nous a dit qu’il croyait en un Top 100. Point final. »

Six titres ITF et trois trophées Challenger en quelques mois

La première récompense arrive à Porto, où Echargui remporte son tout premier titre Challenger. Galvanisé, il enchaîne sur le circuit ITF et décroche trois nouveaux tournois, portant son total à six victoires dans la catégorie. Puis, le voilà à Hersonissos (Grèce) puis à Saint-Tropez pour deux autres sacres en Challenger. En l’espace de trois mois, il grimpe d’environ 300 places au classement ATP, confirmé aujourd’hui dans le Top 150.

Ce bond lui ouvre les portes des qualifications des tournois du Grand Chelem : il disputera son premier « qualifying » à l’Open d’Australie 2026. Pour un joueur dont la carrière semblait condamnée aux ITF, c’est un pas de géant et la promesse d’un nouveau chapitre.

Adaptation technique et résilience mentale

Sur le court, Echargui a su tirer partie de son expérience tardive pour adopter un jeu complet :

  • Service varié : alternance de seconde balle très liftée et premières frappes puissantes pour surprendre l’adversaire.
  • Coup droit agressif : utilisation du corps pour générer de la puissance, tout en gardant la trajectoire relativement tendue.
  • Revers à deux mains solide : bloc défensif efficace sur les balles rapides et capacité à ouvrir l’angle quand l’occasion se présente.
  • Jeu de jambes proactif : malgré un passé d’arthrose au genou et une entorse de la cheville, il privilégie la position d’attente et le split-step pour mieux contrôler son équilibre.

Mais son vrai point fort demeure sa mentalité. Chaque blessure – genou, poignet, cheville, déchirure du biceps fémoral en septembre 2024 – est devenue un levier pour renforcer son esprit de compétition. Il a appris à écouter son corps, à doser l’intensité des séances et à capitaliser sur la récupération pour éviter les rechutes.

Enseignements pour les joueurs en quête de progression

Le parcours d’Echargui témoigne de leçons précieuses pour tout joueur amateur ou semi-pro :

  • Ne jamais sous-estimer l’importance des études : un plan B solide offre une sérénité indispensable face à l’incertitude du sport de haut niveau.
  • Gérer la médaille sportive et bureaucratique : anticiper les visas, se constituer un réseau de soutien (entraîneurs, agents, clubs) pour se concentrer sur le jeu.
  • Varier l’entraînement physique : travailler la prévention des blessures (gainage, proprioception) en complément du tennis.
  • Se fixer des objectifs réalistes à court terme : passer de Futures à Challenger gagneur par gagneur plutôt que de viser immédiatement un Top 100 global.
  • Capitaliser sur la résilience : chaque arrêt pour blessure est une opportunité pour revoir sa technique et enrichir son arsenal tactique.

Perspectives et ambitions pour la suite

Arrivé dans le Top 150 à 32 ans, Moez Echargui incarne la revanche d’un talent longtemps écarté des radars. Premier Africain classé dans les 200, il porte sur ses épaules la fierté d’un continent sous-représenté. Si la prochaine étape consiste à se qualifier pour les tableaux principaux des Majors, l’ancien ingénieur n’a pas fini de surprendre. Son histoire, tissée d’obstacles et de renaissances, prouve qu’en tennis, l’âge et l’adversité peuvent devenir des alliés pour ceux qui refusent d’abandonner.

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