14 octobre 2025

Dominic Thiem balance : il faut presque 1 million € pour qu’un ado devienne pro, vous n’allez pas y croire !

Dominic Thiem : le tennis, un sport réservé aux plus riches

Lors d’un récent épisode du podcast Jot Down Sport, l’ancien n°3 mondial Dominic Thiem a levé le voile sur la réalité économique du tennis adolescent. Selon lui, la facture pour un jeune joueur de 13 à 18 ans avoisine le million d’euros, un montant inatteignable pour la plupart des familles. L’Autrichien, vainqueur de l’US Open 2020 et aujourd’hui retiré des courts professionnels, connaît parfaitement les coulisses financières du circuit. Il explique que, avant de commencer à toucher des gains significatifs, il faut déjà avoir investi des sommes colossales.

Des coûts annuels faramineux

Thiem a détaillé les dépenses liées à la formation d’un jeune espoir :

  • Entraînement intensif : entre frais de courts, coachs et accès aux infrastructures, comptez 80 000 à 100 000 € par an.
  • Équipements sportifs : raquettes, cordages, vêtements techniques et chaussures représentent 5 000 à 10 000 € annuels.
  • Déplacements et hébergement : pour jouer 35 semaines par an en internationaux juniors ou futures receptions ATP, les frais de vol, hôtels et repas s’élèvent facilement à 30 000 €.
  • Soins et soutien : kinésithérapeutes, préparateurs physiques et nutritionnistes coûtent entre 20 000 et 30 000 € par saison.
  • Au total, sur une période de 5 ans, l’addition dépasse voire frôle le million d’euros. Thiem souligne que ces chiffres concernent les structures classiques, sans compter les imprévus liés à des blessures ou à des besoins spécifiques (stages à l’étranger, matériel particulier, etc.).

    Le parcours d’un junior « comme un pro »

    Pour illustrer son propos, Thiem cite l’exemple d’un jeune de 17 ans aligné en Grand Chelem junior. « Il voyage 35 semaines par an comme un professionnel, sans toucher un centime en prize money. À la fin, tu as dépensé sans générer de revenus », explique-t-il. Et pour cause : les tournois juniors ne redistribuent pas de primes conséquentes, laissant aux familles le poids financier des déplacements et des préparations.

    Cet investissement massif devient un véritable obstacle pour les talents issus de milieux modestes. Les académies essaient de proposer des bourses, mais les aides restent limitées et sélectives, souvent réservées à quelques rares prodiges déjà repérés.

    Charges et taxes : le revers de la médaille

    Même une fois passé professionnel, le joueur doit faire face à une fiscalité complexe :

  • Taxe sur le prize money : jusqu’à 30 % dans certains pays, puis prélèvements dans le pays de résidence.
  • Frais de gestion : agent, comptable et conseils financiers grèvent en moyenne 10 % des gains.
  • Rémunération de l’équipe : entraîneur principal, préparateur physique et physio se partagent entre 20 % et 25 % des revenus.
  • Impôts sur le sponsoring : si le joueur apparaît à la télévision ou en publicité à l’étranger, il s’expose à une taxation locale de son contrat d’image.
  • Thiem raconte avoir bénéficié dès 18 ans d’un excellent conseiller financier pour apprendre à anticiper ces prélèvements. Sans cette aide, « vous pouvez gagner 65 000 £ au premier tour de Wimbledon, mais repartir avec moins de 20 000 £ net », illustre-t-il.

    La précarité des joueurs de deuxième division

    Pour les athlètes classés hors du Top 50, la situation peut rapidement devenir critique :

  • Contrats de sponsoring à la baisse si le joueur perd des places au classement.
  • Risques financiers accrus en cas de blessure, avec un arrêt des rémunérations et des aides.
  • Obligation de réinvestir immédiatement les gains dans l’équipe et l’équipement pour maintenir le niveau de performance.
  • Cette précarité financière amène certains jeunes à abandonner dès leurs premières difficultés, préférant parfois une voie universitaire ou un emploi plus stable.

    Le regard d’un ancien compétiteur (-2/6)

    Ayant moi-même évolué jusqu’à -2/6 sur le circuit amateur, je mesure l’écart entre les coûts d’un club local et ceux du circuit juniors international. À l’échelle régionale, une saison complète coûte 3 000 à 5 000 €, incluant cotisation, balles, coaching hebdomadaire et un ou deux tournois estivaux. Face à presque 100 000 € annuels pour un junior aspirant à la scène mondiale, la barrière d’entrée est tout simplement infranchissable pour beaucoup de familles.

    Pour ces jeunes, il devient essentiel de combiner formation sportive et scolarité, voire de chercher des solutions hybrides (études à distance, stages intensifs pendant les vacances). Dans tous les cas, l’équilibre mental et financier reste une équation délicate à résoudre.

    Des pistes pour rendre le tennis plus accessible

    Quelques initiatives pourraient aider à casser ce plafond de verre :

  • Renforcer les bourses au mérite dans les académies nationales et privées.
  • Mettre en place un fonds d’aide d’urgence pour les blessés ou les joueurs en difficulté temporaire.
  • Encourager les partenariats entre clubs locaux et centres de formation pour mutualiser les ressources.
  • Simplifier la fiscalité du prize money junior et faciliter l’accès au parrainage pour les moins de 18 ans.
  • Le témoignage de Dominic Thiem jette une lumière crue sur les coulisses du tennis professionnel. Si la passion et le talent restent essentiels, sans un soutien financier solide, de nombreux espoirs risquent de passer à côté de leur destin.

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