5 décembre 2025

Les 6 grandes désillusions de l’ATP en 2025 : pourquoi ces stars ont déçu et peuvent tout perdre en 2026

La saison 2025 se referme et laisse derrière elle son lot de satisfactions, mais aussi d’amères désillusions. Certains noms, attendus au tournant, ont manqué leur année et offrent une liste de déceptions qui interroge : performances en deçà du potentiel, blessures mal gérées, changements d’équipe infructueux ou incapacité à franchir les étapes clés des tournois majeurs. J’ai passé au crible les trajectoires les plus décevantes de l’année, en m’appuyant sur les faits sportifs et sur une lecture technique des causes possibles.

Alexander Zverev : le déclin alarmant d’un prétendant perpétuel

Zverev termine l’année en tant que numéro 3 ATP, un classement qui pourrait masquer la réalité : une saison en demi‑teinte, marquée par l’incapacité à reproduire le niveau affiché lors de sa finale à l’Open d’Australie. Gagner un seul titre (Munich) en 2025, pour un joueur de son calibre, sonne comme une contre‑performance. Plus préoccupant encore : la distance qu’il creuse vis‑à‑vis des leaders du circuit ne diminue pas, elle augmente. Les défaites contre des joueurs supposés moins dangereux — Rinderknech à Wimbledon, Auger‑Aliassime à l’US Open — pointent un manque de constance et, parfois, d’initiative tactique en match.

Sur le plan technique, Zverev conserve un service et une longueur de couloir intéressants, mais souffre dans le jeu long et la transition attaque‑défense quand l’adversaire met du rythme. Il semble que l’équilibre mental et la capacité à renverser des matches clés lui aient fait défaut, ce qui, pour un joueur en quête d’un premier Grand Chelem, est inquiétant.

Holger Rune : le potentiel gâché par l’irrégularité et la blessure

Rune abordait 2025 comme une année charnière. Les promesses étaient là : un tennis puissant, un sens du point mature et l’ambition de fragiliser la hiérarchie. Pourtant, la saison s’est déroulée en dents de scie. Quelques éclats — titre à Barcelone, finale à Indian Wells — n’ont pas masqué un bilan trop souvent décevant en Grand Chelem (absence de quarts) et des revers contre des joueurs moins bien classés.

La blessure grave au tendon d’Achille a évidemment coupé net une dynamique potentielle. Mais avant cet épisode, Rune avait déjà montré des signes de manque d’autocritique et d’irrégularité tactique : tendance à précipiter les échanges, difficultés à varier suffisamment les trajectoires et problèmes de régularité en retour. Si la rééducation se passe bien, 2026 pourrait être le théâtre d’un renouveau, mais rien n’est garanti.

Andrey Rublev : quand la puissance ne suffit plus

Rublev arrive à 2026 avec le sentiment d’une saison grise. Le Russe reste puissant et possède un plan de jeu clair, mais le résultat global penche du mauvais côté : titres rares, peu d’impact dans les grands rendez‑vous, et pas cette progression attendue vers les premières places. L’arrivée d’un nouvel entraîneur comme Marat Safin devait insuffler une nouvelle dynamique ; le constat est plus nuancé.

Techniquement, Rublev a encore les armes pour faire mal — coup droit tranchant, montée de filet opportuniste — mais il lui manque aujourd’hui une vraie capacité à doser l’agression et à varier le jeu pour surprendre les meilleurs. Mentalement, l’imperceptible perte d’intensité dans les moments clefs a coûté cher.

Daniil Medvedev : crise d’identité et rupture d’équipe

Peu de profils ont autant surpris en négatif cette saison que Medvedev. Son bilan en Grand Chelem (une seule victoire notable) est anormalement bas pour un joueur de son standing. La décision de rompre avec Gilles Cervara témoigne d’une volonté de changer, mais aussi d’une crise d’identité : quel tennis veut‑il jouer ?

On a vu des signaux positifs avec son nouveau staff : volonté d’agresser davantage, travail sur le service et des parallèles opportunistes. Mais ces ajustements arrivent tard et de façon encore incomplète. Le défi pour Medvedev reste de retrouver une identité de jeu claire, celle qui lui a permis de dominer des slams par le passé.

Tommy Paul : stagnation chez un prometteur américain

Aux États‑Unis, la relève a brillé (Fritz, Shelton), mais Tommy Paul n’a pas su prendre son envol. Sans titres, sans finales marquantes et avec une clôture d’année en dent de scie, Paul s’est installé dans une zone de confort dangereuse. Son moteur physique et sa capacité à tenir des échanges prolongés sont discutables : dans les slams et les événements majeurs, il semble manquer du carburant nécessaire pour rivaliser durablement avec le top‑10.

Pour lui, le travail devra être axé sur la résistance physique, la capacité à conclure les points importants et l’ajout d’un coup plus déterminant pour briser l’équilibre des matches serrés.

Ce que ces déceptions enseignent aux coaches et aux joueurs

La lecture des saisons décevantes met en lumière plusieurs axes de travail récurrents :

  • Gestion physique : la prévention des blessures et la planification de la charge sont indispensables pour tenir la saison.
  • Clarté tactique : un plan de jeu affirmé et des variations adaptées à l’adversaire sont des marqueurs de progression.
  • Stabilité mentale : gagner ou perdre se joue souvent sur de petits détails mentaux ; l’accompagnement psychologique devient incontournable.
  • Ces enseignements s’adressent aux jeunes joueurs comme aux entraîneurs : la différence entre une bonne et une mauvaise saison réside souvent dans la somme de détails maîtrisés tout au long de l’année.

    Regard technique pour 2026

    Pour inverser la tendance, les joueurs cités devront repenser certains aspects concrets : améliorer la lisibilité de leurs schémas de jeu, diversifier le répertoire tactique et, surtout, retrouver une continuité dans leurs performances. Ceux qui sauront combiner remise en condition physique, clarté tactique et résilience mentale auront les meilleures cartes en main pour transformer un comportement en déception en moteur de renaissance.

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