Holger Rune revient plus fort ? Les confidences qui promettent un come‑back spectaculaire
2024 The Championships,Wimbledon Holger RUNE (DEN) Photo © Ray Giubilo
Holger Rune : le travail silencieux d’un retour plus fort
Holger Rune n’a jamais été du genre à dramatiser. Depuis l’annonce de sa blessure au tendon d’Achille, le Danois a choisi la voie la plus efficace : le travail discret, la patience et une remise en question technique et physique. Dans une récente interview à la télévision danoise, Rune a livré des confidences franches sur sa rééducation, ses erreurs passées et la manière dont il prépare un retour qu’il promet « plus fort qu’avant ». En tant qu’ancien joueur de club classé -2/6, je regarde ces déclarations avec un œil technique : ce que Rune raconte n’est pas seulement du mental, c’est un plan de reprise bien construit.
Comprendre la blessure et l’apprentissage
Le joueur explique qu’il a ressenti un “schiocco” à la jambe, suivi d’une perte de sensation liée au tendon d’Achille. Ce type de lésion n’est jamais anodin. Au-delà de la chirurgie et de la cicatrisation, il y a un long travail de réintégration motrice et proprioceptive. Rune admet avoir “forcé” entre Shanghai et Stockholm, une accélération du calendrier qui, selon lui, a contribué à l’incident. C’est un point crucial : la gestion de la charge est aujourd’hui au centre de la préparation moderne. Trop souvent, la pression du calendrier et les objectifs à court terme prennent le pas sur la pérennité physique.
Un plan de reprise réaliste
Rune mentionne avoir appris à « apprécier chaque jour » et à ne rien tenir pour acquis. Concrètement, cela signifie plusieurs étapes indispensables :
Cela correspond exactement à la méthode moderne que l’on voit chez les staffs physiothérapeutiques des équipes ATP : patience, progression métrique et tests réguliers pour valider chaque palier.
Ce que Rune doit travailler techniquement
Sur le plan technique, la blessure au tendon d’Achille incite à revisiter plusieurs détails du jeu. Parmi les axes que Rune évoque ou devrait suivre :
Ces ajustements ne sont pas de la « baisse de niveau » : ils permettent souvent d’allonger la carrière. On l’a vu chez d’autres joueurs qui, après une révision de leurs appuis, ont retrouvé un tennis plus performant et durable.
Le mental : un allié devenu force
Rune dit qu’il veut revenir « mieux ». Cette formulation n’est pas qu’un cliché. Le travail mental après une telle blessure est central : retrouver la confiance dans ses appuis, oser repartir sur un sprint complet, demander au corps des efforts intenses sans la peur du nouveau traumatisme. Les séances de visualisation, la simulation de chocs contrôlés en salle, et la réassurance progressive en conditions de match sont autant d’outils que Rune semble intégrer.
Calendrier et précautions
Personne ne doit précipiter un retour après un problème au tendon d’Achille. Rune a évoqué l’importance d’écouter son corps et de prendre le temps nécessaire. Sportivement, cela veut dire sélectionner des objectifs réalistes pour les premières semaines : tournois de préparation locaux, matchs exhibitions à charge contrôlée, puis montée progressive vers les grands rendez‑vous. Une reprise prématurée mettrait en péril non seulement sa saison suivante, mais aussi sa longévité au plus haut niveau.
Les erreurs à éviter
À mon niveau d’expérience sur le court, certaines attitudes sont systématiquement dangereuses :
Rune a reconnu avoir « accéléré » à un moment donné. La bonne nouvelle, c’est qu’il semble avoir tiré des leçons et qu’il met en place aujourd’hui une approche plus prudente et plus intelligente.
Que peut‑on attendre sportivement ?
Si la réhabilitation est respectée, je m’attends à deux effets positifs chez Rune : une meilleure maturité dans la gestion de son calendrier et une adaptation technique qui pourrait rendre son jeu plus efficient. Il garde des qualités naturelles (variété, intelligence de jeu, prise d’initiative) : les canaliser avec un corps parfaitement préparé peut faire de lui un prétendant encore plus dangereux dans les saisons à venir.
