14 septembre 2025

Boris Becker lâche du lourd : l’US Open, véritable adieu de Djokovic ?

Un tournant marquant à l’US Open 2025

Le parcours de Novak Djokovic à l’US Open s’est achevé en demi-finale face à Carlos Alcaraz, dans une défaite en deux sets nets (6-4, 6-3). À 38 ans, le Serbe voit son ambition de remporter un 25ᵉ titre du Grand Chelem se heurter à la fougue de la génération montante. C’est dans ce contexte qu’une déclaration de Boris Becker, son ancien coach, a fait grand bruit : « L’US Open avait un peu le goût d’un adieu », a-t-il confié lors de son podcast Becker & Petkovic.

Le constat de Boris Becker : le « troisième meilleur » du circuit

De 2013 à 2016, Becker a guidé Djokovic vers de nombreux succès. Interrogé sur la performance du Serbe cet été, il n’y est pas allé par quatre chemins :

  • « Novak est désormais le troisième joueur le plus fort sur le circuit. »
  • « Il l’a admis lui-même : il n’est plus en mesure de suivre l’intensité de Alcaraz et Sinner sur cinq sets. »
  • « Peut‐être que 2026 sera sa dernière année à disputer des tournois du Grand Chelem. »

Cette prise de position souligne la réalité d’un champion encore capable de performances remarquables, mais dont la constance physique s’effrite face à des cadres athlétiques d’exception.

Les rivaux à l’assaut du trône

Ces deux dernières saisons, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz ont raflé à eux deux huit des huit derniers Majeurs, brisant la suprématie de Djokovic. D’un côté, l’Espagnol déploie une puissance de frappe et une vitesse de jambes qui lui permettent de dominer les échanges. De l’autre, l’Italien impressionne par sa maturité tactique et sa résistance mentale, notamment dans les longs matchs en cinq sets.

Pour Novak, l’équation devient complexe : comment continuer à rivaliser physiquement et techniquement, alors que ces deux talents semblent n’avoir plus de réels points faibles ?

L’impact de l’âge et de la condition physique

L’une des clés de lecture de la récente défaite réside dans la préparation physique de Djokovic. À 38 ans, les périodes de récupération s’allongent, et les charges d’entraînement exigent une gestion plus fine. Becker évoque notamment :

  • Une intensité de pointe plus difficile à tenir sur le long terme.
  • Une résistance moindre dans les échanges prolongés.
  • Des questionnements sur la capacité à maintenir, à l’approche de 40 ans, le niveau d’exigence nécessaire pour briller en Grand Chelem.

En tant qu’ancien joueur classé -2/6, j’ai moi-même ressenti cette transition : le corps ne répond plus aussi vite, et chaque séance de répétition enchaînée laisse une trace plus profonde. Novak compense par une rigueur hors norme, mais même le meilleur plan de jeu a ses limites lorsqu’il est mis à l’épreuve par les horloges biologiques.

Entre titres du circuit et ultime quête olympique

Djokovic conserve des objectifs multiples :

  • Ajouter des titres ATP (Rome, Monte-Carlo, Cincinnati) à son palmarès.
  • Conquérir un 25ᵉ Grand Chelem pour établir un nouveau record.
  • Défendre son titre olympique à Los Angeles en 2028.

Boris Becker estime que gagner un Grand Chelem devient quasi irréaliste, au vu de la domination actuelle du « Sincaraz », et juge la défense de la médaille d’or « peu réaliste » à 41 ans. Pour un champion comme Djokovic, dont la quête est avant tout historique, l’écart entre le rêve et la réalité semble se renforcer.

Conseils techniques et stratégiques pour prolonger sa carrière

Au-delà des considérations physiques, l’adaptation tactique peut permettre de gagner quelques années supplémentaires à haut niveau :

  • Varier les schémas de jeu pour ménager le corps : augmenter l’usage du slice et du service à l’ouverture.
  • Optimiser le placement sur le court pour réduire la distance parcourue et gérer l’effort.
  • Alléger la charge d’entraînement pré-tournoi en privilégiant la qualité des balles plutôt que le volume des frappes.
  • S’appuyer sur l’expérience pour jouer les runs décisifs au bon moment, et éviter de s’engager dans des marathons physiques non essentiels.

Ces ajustements, combinés à une préparation physique sur mesure, sont la clé pour un joueur de 38 ans voulant encore briller sur le circuit. Dans l’histoire du tennis, rares sont les trentenaires qui ont su prolonger leur règne : Andre Agassi, Martina Navratilova ou Roger Federer ont dû réinventer leur jeu pour rester compétitifs.

Reste à voir si Novak Djokovic décidera d’appliquer ces recettes pour contrer la fougue des nouvelles générations, ou s’il choisira de passer le flambeau dès 2026. En attendant, ses performances, même ponctuées de défaites, continuent de nourrir le débat sur la longévité au plus haut niveau.

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