Choc à Halle : Bublik avoue avoir envisagé de tout plaquer pendant des mois !

Un style déconcertant qui divise

Alexander Bublik n’est pas un joueur comme les autres. Entre excentricité sur le court et déclarations parfois surprenantes en dehors, le Kazakh suscite autant l’admiration que l’interrogation. En 2025, après un Roland-Garros retentissant et un passage à vide post-Wimbledon 2024, il vient de décrocher le titre à Halle, prouvant qu’il est capable de renaître de ses cendres. Lors de sa conférence de presse, il s’est montré plus sincère que jamais, révélant une vision du tennis loin des sentiers battus.

Des montagnes russes depuis Wimbledon 2024

Après avoir atteint son meilleur classement de carrière à l’été 2024, Bublik a connu une série de défaites inattendues. Sa chute au classement l’a fragilisé mentalement :

• Chutes précoces dans plusieurs tournois ATP, malgré une confiance grandissante auparavant.
• Perte de repères et baisse de rendement sur tous les aspects du jeu, de la première balle au repli défensif.
• Questionnements profonds sur sa motivation : « Je me suis dit que si je sortais du top 100 ou si j’allais trop mal, je prendrais quelques mois de break ». Cette pensée, avoue-t-il, a failli devenir réalité.

Pourtant, au moment même où il envisageait de mettre sa carrière entre parenthèses, il a inscrit sa première demi-finale de Grand Chelem à Roland-Garros. Cette performance a ravivé la flamme et servi de tremplin vers une victoire de prestige à Halle.

Le triomphe à Halle, point de bascule sur gazon

La finale d’Halle 2025 face à Daniil Medvedev est sans doute l’un des matchs les plus marquants de la saison. Bublik, qui n’avait jamais battu le Russe en six tentatives, s’est appuyé sur :

• Un service dévastateur sur gazon : plus de 80 % de premières balles, procurant de nombreux points rapides.
• Des montées au filet opportunes, exploitant la vitesse de la surface pour surprendre son adversaire.
• Une concentration extrême, en particulier sur les points clés où il savait pouvoir tirer parti de son slice varié.

Cette victoire ne tient pas du miracle mais d’une stratégie mûrement réfléchie : identifier les atouts de la surface, renforcer sa première balle et travailler la prise d’initiative en coup droit. Mentalement, Bublik a reconnu s’être préparé à souffrir, conscient que ce style flamboyant pouvait s’effondrer à la moindre baisse de vigilance.

Le tennis, avant tout un jeu

Au cœur de ses confidences, l’idée maîtresse est là : « Le tennis, c’est d’abord un jeu, pas un boulot. » Pour Bublik, le dépassement de soi passe par la légèreté :

• Dédramatiser chaque point perdu : ne pas transformer un revers en condamnation personnelle.
• Se remémorer le plaisir initial de taper dans la balle, pour retrouver l’insouciance des premiers pas sur le court.
• Intégrer la notion de spectacle : comprendre que le public vibrera autant devant un échange incandescent qu’une faute directe inattendue.

En se réconciliant avec l’idée de « jeu », il a retrouvé le sourire et l’efficacité, deux ingrédients essentiels pour rivaliser au plus haut niveau.

La pression, alliée et talon d’Achille

Bublik le dit sans détour : ne pas ressentir la pression serait un signe de retraite imminente. Pour lui, la pression :

• Est un indicateur de motivation : elle prouve l’importance de l’enjeu et stimule la préparation.
• Doit être maîtrisée, pas étouffée : les champions (le fameux « Big 3 », Alcaraz, Sinner) la camouflent habilement, sans jamais la nier.
• Devient délétère si elle paralyse : c’est le piège qu’il a failli connaître après Wimbledon 2024.

La clé réside dans la gestion émotionnelle : canaliser la tension pour la transformer en force, plutôt que de la laisser détourner l’attention du jeu.

Leçons à retenir pour progresser

Au-delà du récit personnel de Bublik, plusieurs enseignements sont à retenir pour tout joueur souhaitant franchir un cap :

• Travaillez votre service en variant l’effet et la direction pour déjouer les retours adverses.
• Apprivoisez chaque surface : développez un plan spécifique pour l’herbe, le tapis où la vitesse impose de conclure rapidement.
• Développez une routine mentale positive : visualisez le plaisir de jouer avant même d’entrer sur le court.
• Accueillez la pression comme un signe de progression, mais ne la laissez pas prendre le pas sur votre jeu.

À l’image d’Alexander Bublik, l’équilibre entre sérieux et légèreté, rigueur tactique et spontanéité, peut transformer une carrière en dents de scie en véritable montage ascensionnel.