Clash explosif entre Ivanisevic et Mouratoglou : le tacle humiliant infligé à Tsitsipas

Lorsque deux figures majeures du coaching mondial s’écharpent publiquement, le monde du tennis retient son souffle. L’affrontement verbal entre Goran Ivanisevic et Patrick Mouratoglou au sujet de Stefanos Tsitsipas illustre à quel point la relation coach-joueur est fragile et décisive. Revenons sur cette joute oratoire et analysons ses conséquences, tant humaines que techniques.
La genèse du conflit
Au lendemain de la retraite de Stefanos Tsitsipas au premier tour de Wimbledon 2025, Goran Ivanisevic met fin à sa collaboration de deux mois avec le Grec. L’ancien lauréat de Wimbledon n’y va pas avec le dos de la raquette, fustigeant publiquement la condition physique de son joueur :
- « Je suis trois fois plus en forme que lui » ;
- « Jamais vu un joueur aussi mal préparé » ;
- « Il dit vouloir revenir au top, mais je ne vois aucun progrès ».
Ces propos brutaux ont déclenché la riposte de Patrick Mouratoglou, qui avait coaché Tsitsipas de 2018 à 2021, et l’avaient aidé à atteindre la 3ᵉ place mondiale et deux finales de Grand Chelem.
Les attaques croisées
Patrick Mouratoglou a reproché à Ivanisevic de :
- Se défiler derrière la critique pour justifier un échec ;
- Briser la confiance naissante en s’exprimant dans la presse plutôt qu’en privé ;
- Ignorer la réalité d’un Grec en proie à une blessure au genou.
« Critiquer son joueur publiquement, ce n’est pas du coaching », a-t-il lancé, accusant Goran de vouloir se dédouaner.
En retour, Ivanisevic a estimé que Mouratoglou aurait dû le contacter directement. « S’il a un problème avec moi, il devrait m’appeler », a-t-il déclaré, soulignant que la première règle d’une relation professionnelle est la communication en face-à-face.
Répercussions sur Stefanos Tsitsipas
Au cœur de ce duel, Tsitsipas est doublement exposé :
- Sa préparation physique est remise en question face à des rivaux dont l’intensité ne faiblit jamais ;
- Sa stabilité mentale vacille sous les critiques croisées de deux coachs expérimentés.
Pour un joueur en convalescence après une blessure au genou, ce climat n’est guère propice à la reconstruction. Le circuit ATP, où la marge d’erreur se compte en points de service et en gains de balle, ne pardonne pas.
Enjeux techniques et humains
Fort de son classement -2/6 et de milliers d’heures passées sur le court, je vois plusieurs enseignements à tirer :
- La condition physique : un joueur blessé doit adapter son entraînement, mais sans perdre en explosivité. Les protocoles de réathlétisation doivent être progressifs et encadrés.
- La communication coach-joueur : la presse n’est pas le lieu pour corriger un athlète. Le feedback doit d’abord être interne, via des séances vidéos et des bilans hebdomadaires.
- La confiance : elle se construit sur la longévité du travail commun. Arriver dans un « mauvais moment » n’excuse pas tout, mais la patience est un levier essentiel.
Le poids de l’expérience
Ivanisevic possède l’avantage d’avoir accompagné Novak Djokovic vers 13 Grand Chelems. Mouratoglou, quant à lui, a façonné la carrière de Serena Williams sur une décennie. Leurs ressentis sur la préparation d’un champion pèsent lourd :
- Goran pointe un manque d’engagement physique, estimant que le corps de Tsitsipas n’absorbe plus le volume de travail exigé au plus haut niveau.
- Patrick reproche à Goran d’ignorer le contexte psychologique et médical : une blessure inactive affaiblit aussi la confiance interne.
Leur duel illustre deux visions du coaching : l’approche radicale axée sur la performance immédiate contre une méthode plus holistique, privilégiant le long terme.
Perspectives pour le Grec
Stefanos Tsitsipas doit aujourd’hui choisir :
- Stabiliser son encadrement technique et médical pour retrouver un rythme de jeu sans être parasité par la douleur ;
- Définir clairement ses objectifs, en alternant tournois majeurs et phases de récupération ;
- Restructurer sa préparation physique en s’appuyant sur des spécialistes du fitness sportif et de la kinésithérapie.
Sur le plan mental, il lui faudra également faire preuve de résilience face à la pression médiatique. Les critiques, futiles ou fondées, font désormais partie du quotidien d’un top player. À lui de tirer profit de ces débats pour rebondir plus fort.
Ce climat houleux entre Ivanisevic et Mouratoglou rappelle qu’au tennis, la force d’un joueur tient autant à son physique et sa technique qu’à la solidité de son entourage. Le défi pour Tsitsipas sera de transcender cette tourmente afin de renouer avec les demi-finales et finales qui ont jalonné ses plus belles heures.