Dopage : absoute en 2023, Tara Moore condamnée à 4 ans de suspension – la décision choc qui secoue le circuit

Un rebondissement spectaculaire dans l’affaire Moore
En juillet 2025, la joueuse britannique Tara Moore, ancienne 183e mondiale, voit sa carrière de nouveau bouleversée. Trois ans après une suspension initiale pour dopage et dix-huit mois après son acquittement, l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) obtient gain de cause devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). La sanction originelle — quatre années d’inéligibilité — est rétablie, décompté toutefois le temps déjà purgé sous suspension provisoire.
Chronologie détaillée du dossier
- Juin 2022 : Tara Moore est suspendue après détection de métabolites de nandrolone et de boldénone dans un contrôle réalisé en avril. Elle clame son innocence, évoquant une possible contamination via la chaîne alimentaire.
- Décembre 2023 : Un tribunal indépendant donne raison à Moore et à l’Argentine Barbara Gatica, également impliquée. Les deux joueuses sont absoutes après avoir démontré que la présence de métabolites pouvait provenir de viande contaminée.
- Juillet 2025 : La ITIA fait appel de la décision. Le TAS tranche en faveur de l’Agence, estimant que l’explication de Moore ne justifie pas le niveau élevé de nandrolone. La sanction initiale de quatre ans est rétablie mais créditée du temps déjà effectué.
Les motifs de la décision du TAS
Dans son jugement, le TAS retient plusieurs points :
- Le haut taux de nandrolone détecté dans l’échantillon dépasse largement les seuils généralement admis pour une contamination fortuite.
- Le dossier scientifique produit par la défense n’a pas suffi à expliquer de manière satisfaisante l’origine des substances interdites.
- Le principe de proportionnalité est appliqué : les 19 mois déjà purgés sous suspension provisoire sont soustraits de la peine de quatre ans.
Karen Moorhouse, directrice générale de l’ITIA, précise : « Chaque cas est examiné sur les faits et circonstances individuelles. Notre conseil scientifique estime que la joueuse n’a pas suffisamment étayé l’origine de la nandrolone observée. »
Conséquences sportives et psychologiques
Pour Moore, la sanction signifie l’interruption complète de sa carrière jusqu’en 2026, en dépit de sa tentative de retour sur le circuit :
- Reprise en juillet 2023 sur le circuit ITF, participation à des WTA 250 (Hobart, Austin).
- Dernier match en simple fin mai 2025 ; activité en double programmée le 17 juillet annulée.
- Perte de statut, des classements et de revenus indispensables pour financer un parcours professionnel.
Au-delà de l’impact compétitif, cette affaire inflige un stress mental considérable : jalons de préparation incertains, crainte de nouvelles accusations, remise en question de la fiabilité des contrôles et des protocoles alimentaires.
Enjeux pour la communauté tennis
Cette affaire met en lumière plusieurs défis :
- La complexité des analyses toxicologiques : comment distinguer contamination fortuite et dopage volontaire ?
- La responsabilité des joueuses dans le suivi de leur alimentation et des compléments nutritionnels.
- La nécessité de formations renforcées en matière d’antidopage dès le plus jeune âge.
Le cas Moore pourrait inciter les fédérations et les académies à développer des programmes éducatifs dédiés à la gestion des risques liés à la chaîne alimentaire et aux recherches de substances interdites.
Analyse technique et conseils pratiques
Fort de son expérience de joueur classé -2/6, voici quelques recommandations pour les compétiteurs de tous niveaux :
- Vérifier rigoureusement la provenance de la viande consommée durant les tournées, en privilégiant des fournisseurs certifiés et des contrôles sanitaires transparents.
- Consulter systématiquement un médecin ou un pharmacien sportif avant d’entamer toute supplémentation ou traitement médicamenteux.
- Tenir un journal alimentaire détaillé, incluant dates, marques et lots de produits ingérés, afin de retracer rapidement d’éventuelles sources de contamination.
- Suivre des modules d’e-learning antidopage et participer à des ateliers pratiques organisés par les fédérations.
- Mettre en place une veille régulière sur la liste des substances interdites et sur les mises à jour du Code mondial antidopage.
Perspectives et enseignements
L’affaire Tara Moore rappelle combien la lutte antidopage exige rigueur et transparence à tous les niveaux. Les joueurs professionnels, mais aussi les enseignants et les jeunes espoirs, doivent intégrer la dimension sanitaire et réglementaire dans leur préparation quotidienne. Au-delà de la dimension punitive, il s’agit de protéger la santé des athlètes et l’équité sportive.
Si le cas Moore semble douloureux, il peut servir d’électrochoc pour renforcer les dispositifs de prévention et d’accompagnement, afin que chaque joueur puisse évoluer sans craindre une sanction aux conséquences parfois irrémédiables.