Naomi Osaka au bord du gouffre : la statistique choc qui inquiète les experts

Le retour post-maternité : entre espoirs et désillusions
Il y a dix-huit mois, Naomi Osaka retrouvait les courts après la naissance de son premier enfant. À 27 ans, la Japonaise disposait encore de tous les atouts physiques et mentaux pour renouer avec ses performances passées : quatre titres du Grand Chelem et une domination sans partage entre 2018 et 2020. Pourtant, depuis son come-back début 2024, elle peine à retrouver son aura. De son revers cinglant aux échanges agiles sur surface rapide, plus rien ne semble couler de source, et les fans commencent à s’interroger : avons-nous perdu la foi en Naomi Osaka ?
Un bilan chiffré en demi-teinte
Le tableau de résultats d’Osaka depuis son retour témoigne de cette incertitude. Après 28 tournois disputés, son bilan affiche 39 victoires pour 26 défaites. Certes, elle a atteint la finale d’Auckland 2025 (abandon face à Clara Tauson) et remporté son premier titre sur terre battue au WTA 125K de Saint-Malo, preuve de sa capacité d’adaptation. Mais ces lueurs contrastent avec :
- Un record en Grand Chelem de 5 victoires pour 6 défaites sur six participations, un ratio désormais inférieur à 50 %.
- Une troisième ronde à l’Open d’Australie 2025 comme performance maximale dans un majeur.
- Des défaites serrées, souvent 6-4 ou 7-5 au troisième set, traduisant une difficulté à conclure.
Classée désormais dans le Top 60, Osaka n’est plus le cyclone que redoutaient ses adversaires. Son service, arme première, voit son efficacité tomber en dessous des normes d’antan, tandis que son mental paraît moins implacable sur les points décisifs.
Le diagnostic des experts
Sur la Tennis Channel, Tracy Austin et Andy Roddick ont livré leurs analyses lors de la tournée sur gazon. Pour l’ancienne n° 1 mondiale, « Naomi a toujours travaillé dur, et je la vois persévérer après chaque revers. Mais en ce moment, son aura s’est estompée. Elle doute sur le service et subit davantage les échanges. » Austin insiste notamment sur :
- Une baisse de confiance dans la relance du second service, ouvrant trop souvent la porte à l’adversaire.
- Un manque de variété de coups : moins de slice et de variation de rythme pour déstabiliser.
- Des difficultés sur surfaces autres que le dur, surtout sur herbe où elle se sent moins « à l’aise ».
De son côté, Roddick, qui a disputé trois finales à Wimbledon, reste plus optimiste : « Je ne vois pas de raison sportive pour qu’elle ne puisse pas jouer sur gazon. Elle a simplement besoin de se recentrer sur un tennis de premiers coups. » Selon lui, l’ancienne No 1 devrait :
- Accélérer plus tôt dans l’échange, en privilégiant le coup droit dès le retour.
- Varier davantage son service, notamment en risquant un peu plus sur la deuxième balle.
- Consolider sa première balle pour limiter les occasions de break contre des adversaires désormais plus audacieuses.
Axes de travail technique et mental
Pour recouvrer sa verve, Osaka devra combiner travail technique et renforcement mental :
- Amélioration du second service : en augmentant le pourcentage de premières balles, elle réduira les points gratuits offerts à l’adversaire.
- Variété de trajectoires : intégrer le slice de revers et le slice de coup droit pour casser le rythme et gêner ceux qui aiment dicter l’échange.
- Approche agressive : privilégier le jeu de prise d’initiative en retour, quitte à avancer rapidement pour empêcher la prise de vitesse adverse.
- Préparation physique spécifique : travailler l’explosivité et les déplacements latéraux pour mieux gérer les surfaces rapides et l’herbe.
- Renforcement mental : simuler des situations de balles de match, avec gestion de la pression, pour redevenir imperturbable dans les moments clés.
Les signes encourageants
Malgré ces difficultés, plusieurs éléments peuvent redonner confiance :
- La victoire à Saint-Malo prouve qu’Osaka peut encore soulever un trophée, même en terre battue.
- Son engagement à la Mouratoglou Academy souligne sa volonté de corriger ses faiblesses, notamment au service et dans la préparation physique.
- L’appui des légendes, comme Tracy Austin et Andy Roddick, témoigne de la reconnaissance de son niveau passé et de son potentiel à rebondir.
- Le retour sur gazon, avec deux tournois à venir à Bad Homburg et à Wimbledon, offre une nouvelle opportunité de briller et de relancer sa carrière en Grand Chelem.
Le parcours d’Osaka reste une référence pour les joueuses en reconversion après maternité. Si son niveau de jeu stagne aujourd’hui, son professionnalisme et sa capacité à se remettre en question sont des atouts majeurs. Reste à voir si, dès cet été, elle saura raviver la flamme qui a fait d’elle l’une des figures les plus impactantes du tennis moderne.