14 août 2025

Pourquoi Luca Nardi, repêché, terrasse Shapovalov et Djokovic : son secret bluffant enfin dévoilé !

Il est rare de voir un joueur profiter à ce point d’une deuxième chance offerte par le format « lucky loser ». Pourtant, Luca Nardi, 20 ans et originaire de Pesaro, se distingue cette semaine lors du Masters 1000 de Cincinnati en signant son deuxième huitième de finale à ce niveau depuis son statut de repêché. Retour sur un bilan déjà impressionnant.

Un parcours surprenant à Cincinnati

Arrivé à Cincinnati sans avoir gagné son ticket pour le tableau principal, Nardi a d’abord bénéficié de la brèche laissée par un forfait d’un joueur mieux classé. Dès son entrée en lice, il a enchaîné trois succès consécutifs :

  • un premier tour remporté face à Juan Pablo Tirante, capable de retourner la situation après un set initial serré ;
  • un deuxième tour abouti contre Denis Shapovalov, où l’Italien a su faire parler sa régularité protégeant son coup droit et exploitant les variations de slice du Canadien ;
  • un troisième match contre Hamad Međedović (Mensik sur la feuille), dominé dans les échanges prolongés et conclu par une montée au filet opportuniste.
  • Après ces trois rencontres, Nardi s’est qualifié pour les huitièmes de finale d’un événement Masters 1000 pour la deuxième fois en deux participations « lucky loser ».

    Le record déjà établi à Indian Wells

    Le précédent exploit remonte à mars 2024, lors de l’Indian Wells Masters. Là encore repêché après une défaite en qualifications, Luca avait surprenamment battu plusieurs adversaires de renom, dont Novak Djokovic au troisième tour, pour atteindre le dernier carré des seize meilleurs joueurs :

  • victoire face à un top 50 au premier tour, grâce à un service précis et des amorties bien placées ;
  • exploit majeur contre Djokovic, où son retour agressif et sa gestion des longues balles l’ont emporté ;
  • en huitièmes, un duel cédé face à un joueur plus aguerri sur surface dure, mais salué pour l’audace tactique de Nardi.
  • Ce parcours inédit à Indian Wells avait déjà fait de lui le meilleur « lucky loser » de l’histoire en termes d’avancées dans un Masters 1000.

    Les chiffres qui parlent

    Au total, Luca Nardi vient de décrocher son 14e succès en carrière sur le circuit ATP. Fait remarquable : 7 de ces victoires, soit exactement 50 %, ont été obtenues lorsqu’il était repêché après les qualifications. Un ratio exceptionnel, notamment pour un joueur de son âge :

  • 14 victoires ATP au compteur ;
  • 7 victoires issues du statut de lucky loser ;
  • 2 huitièmes de finale en Masters 1000 en tant que repêché ;
  • 1 exploit historique face à un membre du « Big Three » (Djokovic) à Indian Wells.
  • Ce bilan contraste avec ses performances en Challenger ou en ATP 250, où il peine encore à confirmer son potentiel face à des adversaires moins cotés.

    Analyse technique : les clés du succès en sauvetage

    Plusieurs éléments techniques expliquent la capacité de Nardi à élever son niveau lorsqu’il n’a rien à perdre :

  • une prise d’initiatives offensive sur chaque retour, profitant du « bonus mental » d’un statut d’outsider ;
  • une première balle de service efficace, atteignant souvent les 200 km/h, qui lui permet de dicter le jeu et de raccourcir les échanges ;
  • une variation constante entre lift puissant et slice basse, déstabilisant des adversaires habitués à un jeu plus standard ;
  • une maîtrise de la montée au filet, utilisée comme arme surprise après avoir poussé l’adversaire en défense.
  • Ces atouts deviennent particulièrement tranchants lorsqu’il n’est pas sous pression pour défendre des points ou un statut, mais au contraire dans la position de « rien à perdre ».

    Le mental du « lucky loser »

    Au-delà du jeu, le facteur psychologique entre en jeu de façon déterminante. Être repêché efface la frustration d’une défaite en qualifications et offre un regain de motivation :

  • un sentiment de gratitude qui libère le joueur de la peur de décevoir ;
  • l’effet « reset » psychologique, où chaque point se joue comme un bonus ;
  • une gestion du stress facilitée par l’absence de pression du classement ;
  • une combativité accrue, nécessaire pour se maintenir face à des pensionnaires du top 20.
  • Luca Nardi paraît particulièrement à l’aise dans ce contexte, capable de creuser des écarts mentaux dès les premiers échanges et de maintenir un niveau de tension élevé jusqu’au dernier point.

    Et maintenant ?

    Après son exploit à Cincinnati, Nardi se prépare à affronter un top 10 pour une place en quarts. Indépendamment du résultat, son parcours interroge sur la nécessité de mieux accompagner les joueurs repêchés, souvent oubliés dans la communication des tournois. Pour lui, cette dynamique peut devenir un véritable tremplin : maintenir la confiance acquise et convertir ses performances en qualifications plus régulières dans le tableau principal.

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