17 novembre 2025

Tim Henman fustige Zverev : l’incroyable raison pour laquelle il n’a aucun plan de jeu

Alexander Zverev a qualifié sa saison d’« incroyablement insatisfaisante » après son élimination dès la phase de groupes des ATP Finals 2025 à Turin. Depuis les tribunes, Tim Henman n’a pas mâché ses mots : selon l’ancien n°4 mondial, le problème majeur de Zverev est qu’il « n’a aucun plan quand il entre sur le court ». Cette critique, véhémente mais motivée par l’expérience, soulève des questions techniques et stratégiques auxquelles Julien, ancien joueur classé -2/6, apporte son éclairage.

Une dynamique gâchée par l’absence de plan

Au fil des matchs de l’Allemand cette saison, on a vu un joueur capable de servir à plus de 230 km/h et de déstabiliser ses adversaires avec des aces spectaculaires. Pourtant, à l’arrière du court, ses échanges montrent parfois un manque de cohérence : coups droits trop plats, revers pris de vitesse et réactions tardives. Pour Henman, la clé du problème n’est pas tant dans le geste que dans l’absence de véritable stratégie globale. Sans plan B ou C, Zverev est à la merci d’adversaires prêts à enchaîner les variations et à le pousser hors de sa zone de confort.

Les failles techniques à corriger

Plusieurs éléments contribuent à cette sensation de « jouer à l’instinct » :

  • Service surpuissant mais parfois dénué d’intention précise au deuxième point, ouvrant trop souvent sur des retours agressifs.
  • Coups derrière la ligne de fond manquant de régularité : la puissance prime sur la constance et le placement.
  • Déplacements latéraux perfectibles, notamment dans le sens revers-coup droit, qui pénalisent sa capacité à négocier les échanges longs.
  • Manque d’agressivité construite : trop souvent, Zverev subit le jeu au lieu d’en prendre le contrôle avec des montées au filet ou des incisions au slice.
  • Quand un joueur de son calibre n’a pas réglé ces détails, il se retrouve en difficulté face à des adversaires comme Sinner ou Alcaraz, qui dictent les échanges et exploitent chaque faille.

    Repenser sa tactique de match

    D’un point de vue stratégique, quelques ajustements pourraient rapidement modifier la donne :

  • Varier les services : ajouter davantage de kick et de slice pour dérouter le retour adverse.
  • Installer un schéma de jeu en trois phases : ouverture du point (service + coup initial), construction (échanges de fond structurés) et finition (montée au filet ou coup gagnant).
  • Planifier des séquences offensives précises, par exemple en ciblant systématiquement le revers de l’adversaire pour le déstabiliser.
  • Utiliser le slice revers pour casser le rythme et créer des opportunités d’attaque.
  • Sans ces repères tactiques, Zverev tombe dans l’écueil de la puissance brute : efficace contre certains joueurs, mais insuffisante à l’élite du circuit.

    Le rôle du mental et du coaching

    Au-delà de la technique, l’aspect psychologique est central. Rester dans l’inconnu match après match génère du stress et de l’incertitude. Julien, fort de son expérience sur le circuit amateur, souligne l’importance de la préparation mentale :

  • Visualiser différents scénarios de match et s’entraîner à réagir selon le score.
  • Définir des objectifs précis à chaque set : par exemple, un pourcentage minimal de premières balles ou un nombre ciblé de montées au filet.
  • Collaborer avec un préparateur mental pour renforcer la confiance et la résilience face aux moments clés.
  • Côté encadrement, on connait l’attachement de Zverev à son environnement familial, mais il pourrait gagner en fraîcheur en intégrant ponctuellement de nouveaux consultants externes, notamment des spécialistes du haut niveau capables d’apporter un regard neuf.

    Un nouveau souffle pour viser le sommet

    Pour redevenir un candidat sérieux aux titres majeurs, Zverev doit impérativement structurer son jeu. Cela passe par un plan de match clair, une palette tactique élargie et une préparation mentale rigoureuse. Son répertoire de coups est déjà redoutable : service, revers slicé, revers à une main… Il reste à l’organiser en une stratégie cohérente capable de s’adapter aux différents types d’adversaires.

    En attendant, la critique de Tim Henman résonne comme un coup de semonce : à 27 ans, Zverev a encore le temps de rebondir, mais il devra cesser de naviguer à vue et se donner les moyens de s’imposer par le jeu, pas seulement par la puissance.

    Copyright © All rights reserved. | Newsphere by AF themes.