Vous n’allez pas croire l’erreur Hawk-Eye qui a fait scandale sur le Centre Court de Wimbledon !

2023 The Championships,Wimbledon AMBIENCE Photo © Ray Giubilo
Lors du match opposant Sonay Kartal à Anastasia Pavlyuchenkova sur le Centre Court de Wimbledon, un incident a mis en lumière les limites du système Hawk-Eye. Dans cette première édition des Championships sans juges de ligne, la technologie était chargée de statuer sur chaque balle. Pourtant, lors du neuvième jeu du premier set, un coup de rovescio de Kartal, clairement sorti, n’a pas été détecté par l’équipement électronique, provoquant un rebond psychologique et tactique inattendu.
Le contexte inédit de Wimbledon 2025
Pour la première fois de son histoire, Wimbledon a expérimenté un tournoi sans juges de ligne, s’appuyant exclusivement sur le système électronique ELC (Electronic Line Calling). Jusqu’alors, le Hawk-Eye venait en renfort des décisions humaines ; cette fois, il en était la seule autorité. L’enjeu était de fluidifier le jeu et de réduire les erreurs humaines, mais la mésaventure de Kartal et Pavlyuchenkova rappelle que toute technologie, aussi sophistiquée soit-elle, conserve un certain taux de défaillance.
Déroulé précis de l’incident
Au score de 4-4 dans le premier set, Pavlyuchenkova servait pour le jeu. Sur une balle de jeu à son avantage, Kartal enchaîne un revers long de ligne qui semble hors limites. Le public retient son souffle, convaincu de la sortie. Le Hawk-Eye, en défaut, ne signale pas la faute : le point est rejoué. Quelques échanges plus tard, c’est la Russe qui concède le jeu, subissant un break inattendu. Ironie du sort, elle remportera malgré tout la rencontre 7-6, 6-4, mais le faux pas électronique aura laissé une empreinte durable.
Analyse technique de la défaillance
- Position et calibrage des caméras : un léger désalignement peut provoquer une triangulation incorrecte du point de rebond.
- Conditions de luminosité : l’ombre projetée par les joueurs et la balle sur le gazon humide influence parfois la détection.
- Vitesse de la balle : à plus de 100 km/h, la technologie doit traiter d’importants flux de données en millisecondes.
Julien souligne que, bien que le système soit programmé pour tolérer un millimètre d’erreur, cette marge peut parfois bénéficier à l’un ou l’autre joueur. Dans ce cas précis, la trajectoire de la balle appartenait clairement aux zones non jouables, mais le logiciel n’a pas contextualisé l’impact sur le gazon.
Réactions et conséquences psychologiques
Pavlyuchenkova, initialement souriante après la balle de break, a vu son élan coupé net par la décision de rejouer le point. Cette pause forcée l’a déséquilibrée mentalement, un phénomène souvent observé lorsqu’un point crucial est « volé ». Kartal, de son côté, a récupéré de l’énergie, conscient d’avoir bénéficié d’une faveur technique. Julien conseille aux joueuses de développer des routines de respiration et de visualisation pour éviter que de tels incidents n’affectent leur performance.
Enseignements pour les joueurs et les organisateurs
- Pour les joueurs : intégrer des rituels de gestion du stress, afin de réagir positivement aux imprévus techniques.
- Pour les arbitres de chaise : renforcer la vigilance visuelle, notamment lors des appels ELC, et ne pas hésiter à suspendre le jeu pour vérifier la trajectoire.
- Pour les techniciens : améliorer la calibration quotidienne des caméras et tester les algorithmes dans des conditions de match réelles.
- Pour les organisateurs : envisager un dispositif hybride : technologie + juge de ligne, au moins pour les rencontres du Centre Court.
Perspectives pour l’avenir du tennis sur gazon
Cet incident rappelle qu’aucune innovation ne doit se substituer entièrement à l’œil humain. Sur gazon, où la balle peut dévier après le rebond, la précision est encore plus délicate. Julien estime que l’avenir pourrait passer par l’intelligence artificielle, capable d’apprendre de chaque erreur et de s’adapter en temps réel. D’ici là, conserver une supervision humaine permettra de garantir l’équité et de préserver la confiance des joueurs et du public.